dimanche 12 janvier 2014

Perpignan Camping-car : la guerre est déclarée


Vera et Guy-Philippe sont des camping-caristes en colère. Et pour cause, les lieux où se garer dans le sud de la France sont de moins en moins nombreux.  

Les camping-cars sont-ils en odeur de sainteté dans les Pyrénées-Orientales et tout particulièrement sur le littoral ? C'est en tout cas la question que se posent plusieurs utilisateurs qui éprouvent les pires difficultés à trouver des lieux pour stationner. "Un non-sens" selon eux et qui va a contrario de la philosophie propre à ce type de déplacement et de vacances. C'est l'avis de Guy-Philippe et Vera, camping-caristes depuis de nombreuses années.

 

"C'est simple, on ne peut plus aller nulle part. Les municipalités font en sorte de nous chasser de leurs villes et les policiers municipaux nous font une guerre sans merci. On ne peut donc plus se déplacer comme on le veut. Un non-sens pour toutes les personnes qui ont choisi ce choix de vie pour les vacances". Du Barcarès à Argelès selon eux, l'accès à l'espace public leur serait tout bonnement"interdit alors qu'un camping-car appartient à la catégorie de véhicules M1, tout comme les automobiles. Du coup, on ne peut se voir appliquer des règles différentes pour la circulation et le stationnement sur les voies publiques. Légalement, un camping-car est donc autorisé à se garer le long de la chaussée durant sept jours consécutifs, de jour comme de nuit".

 

Mais voilà, le stationnement suscite dans la plupart des communes touristiques des réticences et les villes multiplient les moyens pour éviter leur présence.

 

"Des arrêtés municipaux illégaux" 

 

Des arrêtés municipaux que les camping-caristes déclarent illégaux. "Le cadre réglementaire ne doit pas être utilisé de façon discriminatoire. Si un maire peut par exemple signer un arrêté interdisant le stationnement un jour de semaine dans certaines zones du centre-ville pour cause par exemple de marché, cette interdiction doit concerner tous les véhicules". 

 

Conscients de l'illégalité des arrêtés municipaux visant à restreindre et/ou à interdire le stationnement des camping-cars, les maires ont trouvé la parade en installant des moyens techniques dissuasifs. "C'est ainsi que l'on voit fleurir depuis quelques années des barres de hauteur ou des signalétiques particulières comme des panneaux d'interdiction des camping-cars. Or, ceci n'a aucune justification juridique et n'est même pas inscrit dans le code de la route. La pratique du camping-car est libre au sens où aucun texte ne l'interdit. La pose de barres de hauteur ou de portiques à l'entrée d'un parking est donc illégale".

 

Face à cette 'discrimination', les utilisateurs ne comptent pas en rester là et promettent dans les semaines à venir de se faire entendre. Guy-Philippe a d'ailleurs lancé deux procédures devant la justice dans ce sens. "Plusieurs villes comme Arcachon et Montpellier ont été condamnées à retirer leurs arrêtés municipaux par la justice pour des faits discriminatoires et similaires à ce que l'on peut voir actuellement dans les Pyrénées-Orientales". Des décisions judiciaires qui semblent ne pas être arrivées jusqu'aux élus du littoral ou bien ces derniers font la sourde oreille face à des véhicules de plus de quatre tonnes qui ne sont pas sans conséquences pour la gestion de l'espace public.

 

 

 

 

 

 

 

 

Aucun commentaire: