jeudi 13 février 2014

Dans le pays de Saint-Omer, on met la gomme pour récupérer les vieux pneus

Dans le pays de Saint-Omer, les agriculteurs sont incités à se débarrasser des vieux pneus utilisés pour l’ensilage. En vieillissant, les pneumatiques se dégradent et libèrent des particules de gomme ou, pire, des éléments métalliques. Des bovins sont parfois morts en ingérant ces résidus. Pour nourrir leurs bêtes l’hiver, les agriculteurs coupent certains végétaux aux beaux jours, majoritairement du maïs. Cela est tassé et doit être protégé de l’air, souvent par une bâche. On appelle ce tas un silo et le produit stocké de l’ensilage. Pour éviter que le vent fasse s’envoler les bâches, les agriculteurs utilisent souvent des vieux pneus. Il s’agit d’un matériau bon marché et relativement facile à mettre en place. Mais, en vieillissant, les pneumatiques se dégradent et libèrent des particules de gomme ou, pire, des éléments métalliques. Des bovins sont parfois morts en ingérant ces résidus avec de l’ensilage. Cet argument a été mis en avant par trois partenaires : le parc naturel régional, la chambre d’agriculture et le syndicat mixte Lys-Audomarois (SMLA) compétent à l’échelle du pays de Saint-Omer (en gros, son arrondissement). « Nous avons retenu quatre sites, à Saint-Martin-d’Hardinghem, Wavrans-sur-l’Aa, Thérouanne et Zudausques pour faciliter l’acheminement », note Emmanuel Gallet, du SMLA. « Nous avons sensibilisé les exploitants agricoles par courrier », ajoute Thomas Froidure, de la chambre d’agriculture. Quant au parc naturel régional, il a édité une plaquette qui propose d’autres solutions pour l’ensilage. « Il y a une dizaine de techniques », remarque Axelle Cagnard, chargée de mission. Les bâches peuvent être maintenues par de la craie, de la paille. « On peut même recourir à de la pulpe de pomme de terre qui, outre la protection, constitue un aliment d’appoint ». La récolte a été bonne puisque, à l’issue de l’opération, près de 450tonnes de pneus ont été recueillies. Grâce à une aide des promoteurs de l’opération, les agriculteurs ont réglé 50euros par tonne, sachant que le prix du traitement est du double et qu’il faut y ajouter des frais de transport et de manutention. Les pneus ont pris la direction de l’Allemagne. Ceux en très mauvais état serviront de combustible dans des incinérateurs. Les autres, hachés en petits morceaux, connaîtront une autre vie, par exemple comme revêtement de sol au pied de jeux dans des parcs de loisirs.

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